Présenté parfois comme un remède aux maladies modernes liées à une alimentation trop riche, le jeûne n’a en réalité aucun bénéfice prouvé. Il est d’ailleurs formellement déconseillé aux enfants et aux personnes âgées, même pour vingt-quatre heures
Le jeûne est une pratique qui correspond à une privation partielle ou totale de nourriture et/ou de boisson, durant une période plus ou moins longue.
La privation d’eau entraîne la mort en quelques jours, la privation de nourriture entraîne la mort en deux mois. En ce sens, le jeûne ne peut être considéré comme un régime (c’est-à-dire un mode alimentaire), puisque c’est un non-régime.
Les deux formes actuelles et courantes du jeûne sont le jeûne spirituel ou religieux, et le jeûne thérapeutique.
Le jeûne spirituel est une pratique de presque toutes les grandes religions. Dans l’Islam, le jeûne du Ramadan est un jeûne diurne avec inversion du rythme alimentaire : il marque l’adhésion à une loi religieuse et l’appartenance à une communauté de croyants. Dans la religion chrétienne, le jeûne n’est recommandé que le Mercredi des Cendres (premier jour du Carême) et le Vendredi Saint, encore que cela puisse être un jeûne partiel (eau et pain).
Le jeûne moderne se dit quant à lui « thérapeutique ». Il serait purificateur et débarrasserait l’homme de ses « toxines »… Le langage est toujours très ésotérique, inspiré de courants écolo-biologiques à tendance New-Age, voire de médecine « anti-âge ». En réalité, c’est très souvent une affaire lucrative qui se pratique dans des « cliniques » spécialisées en Allemagne ou en Suisse. Ce jeûne serait censé guérir de toutes les maladies modernes de surcharge, mais aussi de certaines maladies d’origine inconnue, auto-immunes, inflammatoires, voire des cancers ! Il est parfois utilisé comme élément de cures amaigrissantes, en associant dans certains cas privation de nourriture et exercice physique afin, soi-disant, de permettre au corps de brûler ses réserves de façon salutaire.
Le jeûne n’a aucune indication thérapeutique, excepté dans des situations brèves et exceptionnelles lorsqu’il faut mettre le système digestif au repos à la suite d’une intervention chirurgicale, ou après une grave affection telle qu’une pancréatite aiguë, ou dans des situations métaboliques extrêmes (hypertriglycéridémies majeures…). Mais il est toujours bref, ou supplanté par une alimentation parentérale (par voie veineuse) destinée à nourrir la personne en « court-circuitant » le tube digestif.
Dans tous les autres cas, aucune étude scientifique n’a pu montrer de bénéfice réel et durable du jeûne. Chez l’adulte, il ne peut être envisagé – sans bénéfice prouvé – que vingt-quatre heures et occasionnellement, dans le seul but de corriger un excès caractérisé. Il est cependant préférable d’éviter de tels excès, ou de les rectifier très progressivement et prudemment.
Le jeûne est totalement déconseillé aux enfants et aux personnes âgées, même vingt-quatre heures !
Le jeûne prolongé (au-delà de vingt-quatre heures) altère le capital protéique et osseux, entraîne une fonte musculaire, et réduit les défenses immunitaires avec comme conséquence un risque majeur de complications infectieuses. Pour une personne âgée, c’est, une impossible récupération de la masse maigre (muscle et os) et une entrée dans la cascade descendante de la dénutrition. Le jeûne ne présente aucun intérêt pour lutter contre l’obésité : il garantit en effet une reprise de poids majeure à l’arrêt ! Il n’a pas plus de bénéfices dans la prévention du cancer. Il peut, au contraire, le précipiter…
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