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Les maux courants du nouveau-né

Régurgitations, diarrhées, coliques viennent souvent perturber les premiers mois de vie des nourrissons. Conseils pour soulager bébé, avec le Pr Dominique Turck, chef de service de pédiatrie au CHU de Lille.

 

Les régurgitations

 

Elles sont banales et dues à une immaturité transitoire du tube digestif. Elles peuvent être accentuées par des repas trop copieux car, à la naissance, la capacité de l’estomac ne dépasse pas 100 ml. « Tant que bébé grandit bien, prend du poids et ne régurgite pas de sang (ce qui pourrait traduire une inflammation de l’œsophage, par exemple), il est inutile de lui donner des médicaments. Par ailleurs, l’allaitement peut être maintenu », assure le Pr Turck (1). Et si bébé est déjà sevré ? « Dans ce cas, le pédiatre prescrit un lait épaissi “anti-régurgitations” et recommande de fractionner les repas. » Le plus souvent, les régurgitations disparaissent spontanément vers l’âge de 3 mois.

 

Les coliques

 

Le terme est impropre : « Les pédiatres parlent désormais des pleurs du nourrisson, qui ont rarement à voir avec des soucis digestifs. Ces pleurs font partie du développement de l’enfant. Ils culminent vers l’âge de 2 mois, survenant généralement en fin de journée ». Si ces pleurs peuvent être liés à des régurgitations, traduire de la faim ou de la fatigue, ils constituent surtout un moyen d’expression pour s’assurer la proximité d’un adulte.

Comment réconforter son bébé ? D’abord, s’assurer qu’on dilue correctement son lait s’il n’est pas allaité, éviter de lui donner des repas trop copieux et changer ses couches régulièrement. Ensuite, à chacun sa « recette » : le porter, le bercer, lui parler, le promener en poussette, trouver une musique qui l’apaise… Par ailleurs, rappelle le Pr Turck, « les bébés ont besoin de calme et sont incommodés par le tabac ».

 

La diarrhée

 

Une diarrhée se traduit par des selles plus fréquentes que de coutume, et de texture modifiée. Il ne faut pas tarder à consulter son pédiatre : « S’il s’agit d’une diarrhée aiguë, l’enfant peut se déshydrater très vite. Quant aux diarrhées chroniques, elles peuvent signer une intolérance alimentaire qu’il faut diagnostiquer avant que ne soit altérée la prise de poids ».

(1) Le Pr Dominique Turck est coauteur de l’ouvrage « Alimentation de l’enfant en situations normale et pathologique », éditions Doin, 2012.

L’intolérance au lactose chez l’enfant

Le lactose est le sucre de constitution du lait. Pour le digérer, l’organisme doit produire une enzyme spécifique : la lactase. Or, chez certains enfants, la perte de l’activité lactasique est programmée génétiquement. Les explications de Michel Vidailhet, professeur émérite de pédiatrie du CHU de Nancy.

 

Quels symptômes ?

 

« L’intolérance au lactose peut se traduire par des ballonnements, des gaz, des douleurs abdominales, parfois une diarrhée, explique le Pr Vidailhet (1). Elle se manifeste généralement à partir de l’âge de 5 ans ». L’intensité des symptômes est variable d’un enfant à l’autre. « Pour faire le diagnostic, il faut s’assurer que l’exclusion des aliments qui contiennent du lactose fait disparaître les troubles digestifs, et que ceux-ci réapparaissent à la réintroduction du lactose. Le médecin doit évidemment vérifier que la maldigestion du lactose n’est pas secondaire à une maladie qui altérerait la muqueuse intestinale comme la maladie cœliaque. »

L’intolérance au lactose concerne au moins 20% de la population française, mais elle est beaucoup plus fréquente chez les enfants d’origine africaine ou asiatique.

 

Comment faire le plein de calcium ?

 

« L’intolérance au lactose ne justifie pas de supprimer les produits laitiers, dont l’apport calcique est précieux pour la croissance. Il suffit de bien les choisir. »

On trouve facilement au supermarché des laits à teneur très réduite en lactose (moins de 1%, au lieu de 5%). « Dans la plupart des cas, les enfants peuvent tolérer 1 verre de lait normal par jour sous forme d’entremets ou associé à du cacao ». Les yaourts ne posent aucun problème, puisque leurs ferments produisent de la lactase, qui permet de digérer le lactose. De même, les fromages affinés – camembert, emmental… – ne contiennent plus de lactose, éliminé par égouttage du « petit lait » durant leur fabrication. A modérer, en revanche : les petits-suisses, les fromages blancs et les desserts lactés du commerce.

(1) Le Pr Michel Vidailhet est coauteur de l’ouvrage « Alimentation de l’enfant en situations normale et pathologique », éditions Doin, 2012.

Gastro-entérite du jeune enfant : quelle alimentation ?

Le plus souvent d’origine virale, la gastro-entérite occasionne une diarrhée aiguë, voire des vomissements. Chez les tout-petits, elle peut rapidement entraîner une déshydratation. Comment les réhydrater et les nourrir ? Les recommandations du Dr Jean-Pierre Chouraqui, pédiatre, gastro-entérologue et nutritionniste au CHU de Grenoble.

 

Une priorité, la réhydratation

 

Le traitement repose sur une réhydratation associée à une reprise précoce de l’alimentation, afin de permettre à l’enfant de récupérer au plus vite. « Chez les tout-petits, une diarrhée aiguë peut évoluer très vite vers une déshydratation préoccupante : un enfant qui devient amorphe, a les yeux enfoncés et la bouche sèche, voire qui n’urine plus, doit être emmené d’urgence à l’hôpital pour être perfusé », insiste le Dr Chouraqui.

Avoir à la maison un soluté de réhydratation orale

Dès les premières selles liquides, il faut donc proposer un soluté de réhydratation orale à son bébé : « 5 à 10 ml par kilo de poids (par exemple 25 à 50 ml s’il pèse 5 kilos) toutes les 15 minutes, et à chaque selle 10 ml par kilo de poids supplémentaire ». Mais sans l’obliger à tout boire pour éviter de le faire vomir ! Ces solutés prêts à diluer (1 sachet dans 200 ml d’eau à température ambiante) sont vendus en pharmacie et remboursés par l’Assurance maladie. Ils ont une composition idéale pour compenser les pertes digestives d’eau et de minéraux. A mesure que l’enfant retrouve son poids habituel (il faut le peser toutes les 4 heures) et que ses selles se normalisent, il boira spontanément de moins en moins du soluté. A noter : un enfant qui refuse le soluté ou le vomit, et dont le poids continue de baisser, doit être conduit à l’hôpital.

 

La reprise de l’alimentation

 

Elle est conseillée dans les 4 à 6 heures qui suivent le début de la diarrhée. Cependant, si un enfant nourri au sein peut de nouveau être allaité, un enfant nourri au biberon ne pourra reprendre son lait habituel qu’à la condition de ne pas avoir perdu plus de 5% de son poids. Dans le cas contraire, le pédiatre lui prescrira un lait sans lactose, voire un hydrolysat de protéines. Enfin, chez les enfants déjà diversifiés, les parents privilégieront pendant quelques jours les aliments aux vertus anti-diarrhéiques : riz, carottes, bananes, compotes pommes/coings, ainsi que les yaourts, dont les ferments facilitent la tolérance au lactose.

(1) Françoise Mosser est l’auteur de l’ouvrage « L’alimentation du nouveau-né à l’enfant de 3 ans », éd. Vuibert, 2010.

 

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