Chauds et costauds. Voilà généralement à quoi ressemblent les plats de l’hiver. Mais nos besoins sont-ils si différents d’une saison à l’autre ? Réponses de Sandrine Nakach, diététicienne-nutritionniste.
Pas (forcément) plus de calories. C’est bien connu : on mange plus riche en hiver. « Exception faite des personnes qui travaillent en extérieur, ce n’est pas justifié car nous sommes bien couverts et bien chauffés ». Les plus jeunes enfants, particulièrement sensibles aux infections, doivent surtout être bien protégés du froid lorsqu’ils sortent. Il n’y a que les plus grands « qui peuvent forcer sur le goûter s’ils restent longtemps à jouer dehors, en pensant à une boisson chaude telle que le lait chocolaté ».
Des nutriments à privilégier. S’il est important de manger équilibré tout au long de l’année, il y a cependant des nutriments à privilégier en hiver : la vitamine D, dont nous manquons pour la plupart, la vitamine E et les acides gras essentiels pour prévenir le dessèchement de la peau, ou encore le zinc pour lutter contre les microbes. Enfin, n’oubliez pas de boire suffisamment, chaud ou froid comme on veut, « car le chauffage déshydrate ».
Les plats d’hiver ont du bon. Pot-au-feu, blanquette, potée, choucroute… Ces grands classiques de la gastronomie française sont des plats équilibrés. « Ils combinent viandes, légumes et féculents, et fournissent ainsi protéines, fibres et glucides complexes. Pour ne pas consommer trop de graisses, il est possible de les ‘’alléger’’ en choisissant des morceaux de viande maigre (macreuse ou gîte de bœuf, jarret de veau, palette de porc…), en dégraissant le pot-au-feu et en limitant les matières grasses de cuisson. » Et bien sûr, il faut aussi insister sur la portion de légumes.
L’hiver est la saison des rhumes, angines et autres gastro-entérites. Une bonne hygiène de vie aide toutefois à s’en préserver. Cinq questions au Pr Pierre Bourlioux, pharmacien des hôpitaux, professeur de microbiologie et membre de l’Académie nationale de pharmacie.
Pourquoi les jeunes enfants sont-ils particulièrement sensibles aux infections ?
P.B. – Le système immunitaire n’est pas totalement opérationnel avant l’âge de 3 ans. En cas d’infection, l’organisme mobilise dans un premier temps des globules blancs « éboueurs » (polynucléaires, macrophages…). Il s’agit d’une réponse innée présente dès la naissance. Mais si cette première ligne de défense ne suffit pas, l’organisme doit produire des anticorps spécifiques. C’est ce type de réponse immunitaire qui fait en partie défaut jusqu’à l’âge de 3 ans, car les anticorps maternels ne perdurent que durant les six premiers mois de vie.
Dans quels cas le système immunitaire peut-il s’avérer défaillant chez les plus grands ?
P.B. – Fatigue, stress, variations brutales de température agressent les défenses des petits comme des grands. Divers maladies et traitements (corticoïdes, par exemple) peuvent aussi affaiblir le système immunitaire.
Quelles précautions prendre pour que les enfants n’attrapent pas d’infection ?
P.B. – Dès que les enfants se retrouvent en collectivité (crèche, maternelle), ils sont inévitablement confrontés à diverses infections. Néanmoins, le risque peut être limité. Ils doivent dormir suffisamment, dans une chambre préalablement bien aérée. Il faut bien les couvrir lorsqu’il fait froid : écharpe, bonnet, gants. Mais il faut aussi penser à les découvrir s’ils se dépensent, car c’est après avoir transpiré qu’ils peuvent attraper froid. Enfin, il est important de leur inculquer le réflexe de se laver les mains systématiquement après un passage aux toilettes ou avant de se mettre à table.
Quelle est la part de l’alimentation dans le renforcement des défenses immunitaires ?
P.B. – Certains nutriments sont essentiels au bon fonctionnement du système immunitaire. On peut citer le zinc, un oligo-élément présent dans les abats (foies), les viandes, les fruits de mer (huîtres), les poissons et les aliments céréaliers complets. Ainsi que la vitamine C et la vitamine B9 qui se trouvent dans les fruits et légumes, et plus particulièrement dans les agrumes, les kiwis, les choux, les épinards. Mais, globalement, il est important d’avoir une alimentation équilibrée.
Faut-il prendre des probiotiques ?
P.B. – Les probiotiques sont des micro-organismes, en général des ferments lactiques, dont l’intérêt pour la santé est démontré. Concernant les infections, les fabricants de laits fermentés ont étudié certains de leurs produits sur des groupes d’enfants ou d’adultes, évaluant le nombre, la durée et la sévérité des infections hivernales. Bien que ces travaux n’aient pour le moment pas suffi à convaincre l’Autorité européenne de sécurité des Aliments (AESA), je dirais que la consommation régulière de ces produits permet à l’organisme d’être en alerte et de répondre plus vite en cas d’agression infectieuse.
Pour en savoir plus : Bonnes bactéries et bonne santé, sous la direction de Gérard Corthier, éd. Quae.
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