Des études récentes mettent en cause les glucides (sucres) dans la plupart des maladies nutritionnelles. Mais tous les aliments glucidiques ne se valent pas.
Le point avec Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste.
Qu’appelle-t-on l’index glycémique des aliments ?
Angélique Houlbert - L’index glycémique (IG) mesure la capacité des aliments contenant des glucides - qu’il s’agisse de féculents, de fruits ou de sucreries - à élever plus ou moins rapidement la glycémie, c'est-à-dire le taux de sucre sanguin. Les aliments peuvent être classés selon qu’ils ont un index glycémique bas (inférieur ou égal à 55), moyen (compris entre 56 et 69) ou élevé (supérieur ou égal à 70).
Pourquoi nos repas occidentaux ont-ils plutôt un index glycémique élevé ?
A. H. - L’index glycémique d’un repas peut être atténué par la présence de fibres dites solubles, apportées par les fruits et légumes frais ou secs, ainsi que par certaines céréales (avoine, orge, quinoa et sarrasin). Or nous ne consommons pas assez de fruits et légumes, et nous avons tendance à nous tourner vers des aliments céréaliers raffinés, appauvris des deux tiers de leurs fibres. En outre, les aliments sources d’amidon (le glucide des féculents) très « travaillés » par l’industrie agro-alimentaire ont pour la plupart un IG élevé. C’est le cas de la plupart des céréales de petit-déjeuner, des biscottes et autres galettes de céréales et des flocons de pomme de terre pour purée.
Quels sont les inconvénients pour la santé d’un régime à index glycémique élevé ?
A. H. - Lorsque des aliments à IG élevé sont concentrés en glucides ou consommés en grande quantité, ils élèvent fortement la glycémie, ce qui entraîne une grosse production d’insuline. Or, sécrétée en excès, cette hormone favorise le stockage. Avoir en permanence un régime à IG élevé augmente donc le risque de prise de poids. Lorsque les réserves de graisses se localisent autour de l’abdomen, le diabète peut se développer plus facilement chez les personnes prédisposées, et le risque cardio-vasculaire augmente. Enfin, un tel régime pourrait perturber l’alimentation en glucose du cerveau et, par ce biais, altérer la mémoire ainsi que d’autres facultés intellectuelles, surtout chez les personnes âgées.
Les personnes diabétiques ont-elles intérêt à suivre un régime à index glycémique bas ?
A. H. - Le diabète se définit par une glycémie trop élevée (supérieure à 1,26 g à jeun). Dans le cas du diabète de type 2, de loin le plus répandu, la consommation de glucides continue à stimuler la production d’insuline, mais l’hormone est peu efficace pour faire baisser la glycémie, surtout s’il y a surcharge de graisse abdominale. Des études montrent qu’un régime à faible index glycémique améliore l’efficacité de l’insuline. Si vous y associez une activité physique régulière, vous pouvez espérer dans les premières années normaliser vos glycémies sans être obligé de prendre des médicaments.
Un régime à index glycémique bas aide-t-il à garder la ligne ?
A. H. - Oui, puisqu’il permet de moins sécréter d’insuline et, par conséquent, de moins stocker. Alors qu’un régime à fort IG occasionne, avec ses pics d’insuline, des hypoglycémies réactionnelles et des fringales qui encouragent à manger au-delà des besoins, une alimentation à faible IG améliore la satiété d’un repas à l’autre. En clair, vous avez moins faim et vous stockez moins ce que vous mangez. Enfin un régime efficace pour lutter contre le surpoids !
En savoir plus
Le nouveau régime IG : Index Glycémique, Angélique Houlbert et Elvire Nérin, éd. Thierry Souccar (2011).
Les aliments glucidiques peuvent être répartis en trois groupes, selon qu’ils ont un index glycémique bas, moyen ou élevé. Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste, les passe en revue.
Avoir une alimentation à faible index glycémique est un gage de santé. C’est ce qu’ont écrit en mai dernier une vingtaine de chercheurs internationaux dans une publication qui a fait date. S’il est possible de moduler l’IG des repas en mangeant équilibré, il est également souhaitable de modérer la consommation d’aliments à IG élevé.
Les aliments à IG bas : à privilégier
Les aliments à IG moyen : en quantités raisonnables
Les aliments à IG élevé : avec modération
Bon à savoir : les aliments sucrés au sirop de glucose-fructose (laitages aux fruits, biscuits, glaces, confiseries…) ont un IG plus élevé, comparés à ceux qui contiennent du sucre ordinaire ou du sucre roux.
Diabétiques ou non, nous avons intérêt à adopter un régime à index glycémique bas pour protéger notre santé. Conseils pour y parvenir sans trop se priver.
Nos choix alimentaires sont souvent dictés par les habitudes. Adopter un régime à index glycémique plus bas n’est pas forcément frustrant. Il suffit d’acquérir de nouveaux réflexes.
Faire du troc entre aliments
Essayez de remplacer des aliments à index glycémique élevé contre d’autres à IG moyen ou bas. Voici quelques exemples de troc utile :
Manger un aliment sucré après un repas équilibré
Un dessert sucré, entremets, glace ou pâtisserie, est moins hyperglycémiant lorsqu’il suit un plat principal à base de viande ou de poisson et de légumes, riche en protéines et en fibres.
Si vous avez envie d’un aliment sucré pour le goûter (chocolat, biscuit, etc.), associez-le à un « ralentisseur de glucides », comme une source de protéines du genre fromage blanc ou yaourt nature.
Jouer sur les quantités
Un aliment à IG élevé ne pose pas de problème si on en mange peu. Car même s’il élève la glycémie rapidement, en petites quantités, il n’apporte pas assez de glucides pour l’élever fortement. Autre réflexe essentiel, bien répartir ses glucides sur la journée. Par exemple, un gros plat de riz et une tarte au citron seront mieux tolérés par l’organisme s’ils ne sont pas réunis dans un même repas. Lorsque vous prévoyez un gâteau en dessert, mettez des légumes verts au plat principal, et réservez les féculents pour l’autre repas de la journée.
Cuisiner davantage
Même si vous avez un emploi du temps chargé, prenez au moins quelques minutes pour cuire vous-même vos féculents (riz, semoule, polenta), de façon à éviter les produits express. Veillez aussi à adopter le bon temps de cuisson. Préparez votre purée maison : écrasée grossièrement à la fourchette, elle aura un IG plus bas qu’une purée mixée très finement du commerce. Pensez plus souvent à manger les pommes de terre en salade : une fois refroidi, leur amidon devient plus long à digérer. Enfin, pour les confitures, les cakes, les pains d’épices et autres pâtisseries, vous pouvez réduire la proportion de sucre de 20 % et choisir d’utiliser du vrai sucre.
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